Déjà que le coaching suscite pas mal de questions, l’idée de marier coaching et spiritualité semble interroger nombre d’interlocuteurs. Je tâcherai donc de temps à autre d’expliquer ce que j’entends par là…

Pour cette première tentative, je citerai Mwalimu Imara, dont un texte figure dans le (passionnant) recueil d’Elisabeth Kübler-Ross « La mort, dernière étape de la croissance« . Selon ce médecin, qui s’est spécialisé dans l’accompagnement des mourants, l’être humain profite de quelques caractéristiques exclusives, comparées aux autres êtres vivants. Par exemple, la capacité à connaître des transformations radicales (j’aime ça, vous l’avez compris), ou encore la capacité à vivre des expériences originales (et surtout à les conscientiser), et à sortir ainsi de l’expérience ordinaire dans laquelle notre famille ou la société nous a emprisonnés (à moins que ce ne soit nous-mêmes…).

Mwalima Imara prévient que de tels changements se méritent: ils exigent pour commencer un engagement spirituel. N’entendez pas par là nécessairement un engagement dans une religion, un dogme ou l’entrée au monastère. Mwalima Imara précise sa pensée en évoquant une femme qui toute sa vie s’est montrée rude, agressive, fermée, en conflits, et qui au moment de sa mort, fit sa mue, et « devint engagée à se chérir elle-même comme personne, à se donner de la valeur en tant que corps connaissant la joie, la peine, l’amour, la haine, la confusion, la clarté, la solitude, et l’être-avec. » Et qui, du coup, parvint à émouvoir ceux-là même dont elle s’était fait détester à l’hôpital…

Il poursuit: « L’engagement à vivre son identité est à la base de toute transformation d’une vie. Le premier point à l’ordre du jour d’un névrosé qui mène une vie d’autodestruction est de prendre contact avec sa propre expérience de lui-même dans la situation présente. La transformation en mieux de la vie commence quand on s’engage à vivre l’expérience de sa propre identité. Quand on s’engage à répondre à la question: « Qui suis-je? Ici. Maintenant. » C’est le premier niveau d’engagement spirituel. »

Et c’est un peu de cela que nous faisons ici. Sans nécessité d’entrer en religion. Sans besoin de se sentir malade, névrosé ou en peine. Juste convaincu-e du développement possible. Dans un cadre bienveillant mais pas complaisant. Bien au-delà des performances quantitatives que le coaching originel promettait…

« Qui suis-je? Ici. Maintenant. »

Mwalima Imara