Belle découverte que ce petit livre de Philippe Gaberan aux éditions érès dans la collection Trame.

L’auteur y analyse les approches possibles pour cet « adulte éducateur », terminologie qui s’adresse aux pères, professeurs et « éducateurs spécialisés ». Je ne vais pas en dévoiler l’essentiel, c’est vraiment un ouvrage à lire et à annoter entièrement, mais je ne résiste pas à la sélection de quelques morceaux qui m’ont donné à réfléchir.

  • Une belle définition tout d’abord: « L’adulte éducateur s’active à élargir le nombre de ceux qui peuvent bénéficier de droits ou de ressources matérielles ou intellectuelles déjà acquis par d’autres… » C’est exactement comme cela que je suis entré en « mentorat », avec la conviction qu’il était temps de faire le passeur pour ceux qui n’avaient pas encore reçu suffisamment.
  • Une autre définition, puisqu’il n’y en aura jamais une seule: « La vocation [de l’adulte éducateur] serait moins d’être un directeur de conscience qu’un accoucheur de sens ». Bravo, et cela m’explique aussi ma résistance au mot « mentorat »…
  • Un grand souffle d’espoir: « L’adulte éducateur est celui qui, passant outre les effets de surface, suspecte toujours du meilleur à être chez l’enfant et culbute les apparences figées par une signalétique, un pronostic ou bien un diagnostic ».
  • « Puisque l’adulte n’est ni total ni parfait, il reste  [à l’enfant] qui ne naît ni total ni parfait, une chance de pouvoir grandir ».
  • « Si l’éducation est une science, l’agir éducatif est un art ».
  • « La trajectoire du grandir doit permettre de passer de la confiance en soi à l’estime de soi et de l’estime de soi à l’amour de soi. ».
  • « Il appartient à l’adulte éducateur de maintenir une extrême vigilance à ce que la résignation et la routine ne l’emportent pas définitivement sur le rêve ».
  • « Chaque situation est une production de savoirs« .
  • Passer d’une éducation classique  « chacun à sa place » au « chacun a sa place« . Joli et parfaitement parlant.
  • La langue: « … les premiers pas vers la liberté se tracent à partir d’un accès à la langue autorisé par l’adulte. (…) [aider] l’enfant à mettre des mots sur des carences ou des souffrances. (…) reprendre langue avec une réalité moins mortifère (…) libérer le présent du passé ».